Il est évident que Helly Hansen n’est pas (encore) reconnu pour ses chaussures de trail, et que cette Kestrel ne se trouve pas très facilement, ni en magasin, ni sur le net… Pourtant, sur le papier, elle a tout pour concurrencer les modèles stars des fabricants qui dominent le marché !
Nous avons donc décidé de tester cette chaussure de trail, et elle nous a convaincu. Vous verrez que d’ici 2-3 ans, Helly Hansen sera vu comme une marque phare du trail !
Notre avis sur la Kestrel de Helly Hansen
Aucune “super innovation technologique” qui fait le buzz sur les réseaux et le bonheur des agences marketing, mais un concentré de bonnes choses bien faites qui fonctionnent parfaitement.
La Kestrel, c’est la chaussure de ceux qui ont envie de courir des trails, pas de ceux qui ont envie de dire qu’ils courent des trails…
Ce qui nous a plu
- Poids plume
- Confort incomparable
- Adhérence tout terrain
- Séchage rapide
- Faible usure
Ce qui nous a moins plu
- Laçage lent
En bref
Le laçage correct des Kestrel est un peu fastidieux, avec un système “old school” sans œillets rapides, mais c’est bien le seul reproche que l’on puisse faire à cette chaussure de trail. Vous ne regretterez pas un instant les 90 secondes investies au départ de votre sortie à bien faire vos lacets.
Légères et confortables, elles savent se faire oublier. La semelle intermédiaire apporte un bon amorti et une excellente réactivité, tandis que la semelle extérieure accroche sur tous les terrains, secs et humides.
Vous sortez sous la pluie, ou devez traverser un torrent de montagne ? Pas de soucis : les Kestrel sèchent rapidement.
Et, un point très important pour nous (et tous ceux qui souhaitent une consommation raisonnée) : après 263 kilomètres parcourus à l’heure d’écrire ces lignes, elles ne présentent aucun signe d’usure ! Vous avez dit durable ?
Les conditions du test
En montagne sur un plateau enneigé, ou en bord de mer sur le sable fin. Sous la pluie, ou en plein soleil. Sur les rochers, l’herbe, l’asphalte, les feuilles mortes, la boue…
Des sorties courtes (15km, 800m D+) à longues (64km, 4200m D+), dans un large éventail des conditions que la région PACA offre aux amateurs d’outdoor en mars-avril !
Pas encore d’ultra, mais si les conditions (et la forme physique) le permettent, elles devaient m’accompagner dans mon projet de suivre les traces de François d’Haene sur 170km et plus de 10.000m de D+ sur le tracé de feu l’ultra trail de Serre Ponçon.
Prise en main et première impression
Un look sympa, un poids réduit et un chaussant parfaitement adapté à mon pied : les Kestrel m’ont séduit d’entrée de jeu.
Habitué (et grand fan) des systèmes de laçage rapide, j’avoue avoir été déçu par les lacets… surtout qu’il a fallu les tester dans plusieurs configurations (il y a 3 derniers passages possibles) pour trouver celle qui assure le maintien parfait.
Cette dizaine de minutes de réglage m’a un peu énervé sur le coup (“ils connaissent pas les oeillets rapides chez HH??”) , mais a posteriori, je me dis que si c’est le prix à payer pour avoir de telles chaussures, ça vaut le coup.
Mais, il faut être franc, si la première impression était plutôt bonne, je n’étais pas non plus entièrement conquis. C’est une fois sur le terrain que les choses ont changé !
Pour ceux que ça intéresse, le modèle testé est “Kestrel Trail Running Shoes pour Homme”, en taille 43, couleur 222 Alert Red.
Notre test de la chaussure de trail Kestrel
Voici mon avis sur cette chaussure de trail Helly Hansen
Confort
Légère, elle se fait oublier et ne gène pas la performance (en tout cas pas à mon niveau). Le maintien du pied est excellent, la plaque de protection est efficace (pour une chaussure de trail) et la respirabilité irréprochable de la tige permet de ne pas avoir les pieds “qui baignent dans le jus”.
Je ne peux pas garantir que ce sera la même chose pour tout le monde, mais clairement la Kestrel est parfaitement adaptée à ma morphologie de pied ainsi qu’à ma foulée (pronateur et attaque talon)
Autre avantage, qui ne fait peut être pas vraiment partie de la partie confort, mais bon : la Kestrel sèche très rapidement, même quand vous la portez. Si une averse vous surprend, mais que vous terminez votre sortie sous le soleil, elles seront sèches.
Accroche
Très bonne, sur tous les terrains. Toutefois, en toute franchise, ce n’est pas que Helly Hansen se situe largement au-dessus des autres marques…
Mon expérience montre que toutes les chaussures “haut de gamme” des marques réputées offrent une très bonne accroche, même si chacune se spécialise un peu plus sur un certain type de terrain. La Kestrel se situe là, parmi les meilleures chaussures du marché, avec une petite spécialisation terrain sec plutôt que terrain humide.
Amorti
Le compromis idéal entre amorti, technicité et réactivité.
Avec mon attaque talon, j’ai clairement besoin d’un bon amorti pour soulager les articulations, mais pas trop non plus pour continuer à sentir le terrain et ménager les chevilles quand celui-ci devient plus technique.
Le “rebond” permet une bonne économie d’énergie, mais reste contrôlé : Helly hansen n’a pas fait des chaussures type “Kangoo Jumps” comme certaines marques spécialisées dans le running sur asphalte…
Plaisir
On fait du trail pour se faire plaisir, non ? Pour moi, la Kestrel coche toutes les cases : aucun mal de pied, bonne technicité, durable.
J’ai connu plusieurs chaussures qui me gâchaient un peu le plaisir du trail, quand tu rentres avec une ampoule, les pieds mouillés, un mal à la cheville, ou le souvenir de plusieurs glissades…
Alors que la Kestrel, si je ne devais pas écrire un article dessus, je n’y penserais même pas ! Elle permet de se concentrer sur le bonheur de courir en pleine nature, bien protégé, en tout confort. J’adore.
Robustesse
A l’heure où les chaussures de trail ont une durée de vie moyenne de 500-600km, la Kestrel devrait largement dépasser cette distance. Il me semble tout à fait réaliste d’espérer courir 1000km avec.
En ce sens, la Kestrel serait dans la même catégorie que la Normal Tomir (testée par Luis l’année dernière), dont la durée de vie moyenne est de 800-900km.
Ecoconception
Ce n’est pas un point que j’ai pu testé, mais on fait confiance aux informations données par Helly Hansen.
La doublure est faite à 100% de matériaux recyclés, de même que les lacets, tandis que pour la tige ce sont 70% de matériaux recyclés qui sont utilisés. Le caoutchouc de la semelle, pour sa part, ne compte que 30% de matériaux recyclés.
Utilisation de la HH Kestrel
Pour quelles activités ?
La Kestrel est une chaussure de trail, à utiliser pour le trail. Bien sûr, on peut faire de la randonnée avec, mais elle est beaucoup moins adaptée que de véritables chaussures de randonnée basses et coûte plus cher…
Après, en fin de vie, comme toutes les chaussures de trail, elle peut encore faire quelques centaines de kilomètres de dépannage pour les activités quotidiennes en extérieur, mais c’est du bonus, ce n’est pas son but premier.
Pour quel public ?
Moi 🙂
Comme j’ai dit en introduction, c’est une chaussure faite pour celles et ceux qui préfèrent courir plutôt que parler de trail sur les réseaux. Son positionnement haut de gamme la rend peut être un peu cher pour les débutants, mais tous ceux qui sont déjà convaincus de leur passion ne regretteront pas l’investissement.
Est-ce une chaussure adaptée aux performeurs de haut niveau ? Pour en avoir parlé avec des gens qui en effet gagnent des trails de temps en temps, a priori, oui. Mais vu que eux, ils sont sponsorisés par d’autres marques, il ne courent pas avec des chaussures Helly Hansen !