Mer et montagne, escalade et baignade, eau et soleil… Le Deep Water Solo, où l’escalade au dessus de la mer, est une promesse de plaisirs.
Venez découvrir cette pratique peu connue, mais au combien amusante.
Les origines du Deep Water Solo
1978. Miquel Riera, un jeune Majorquin lassé des voies d’escalade traditionnelles se rend dans la région de Palma avec un groupe de collègues grimpeurs, à la recherche de nouveaux spots d’escalade solo. L’endroit qu’ils découvrent s’appelle Porto Pi et devient rapidement le temple du bloc dans les Baléares.
Peu à peu, le bloc ne suffit plus. Les grimpeurs se déplacent davantage vers la mer. C’est là, sur les falaises calcaires qui plongent dans les eaux de la Méditerranée, que naquit ce que les Espagnols appelèrent psicobloc (ou psycho-bloc) : la combinaison ultime du bloc et de l’escalade solo, la mer bleu turquoise comme tapis de protection.
Le DWS, une escalade ludique et technique
Bateau, jet-ski, ou canoë permettent d’accéder au bas de la falaise, où une échelle de corde aide généralement à franchir les premiers mètres de rocher battus par le ressac. Débarrassé d’un matériel lourd et encombrant, débarrassé des contingences matérielles, le grimpeur évolue alors à son gré sur la falaise, sans plus se soucier de la chute. Ou presque.
Avec l’altitude, l’escalade devient défi sportif et lutte psychologique : plus haute sera la chute, plus rude sera l’impact. Le grimpeur est programmé pour aller vers le haut, et non vers le bas : cette dégringolade humide va à l’encontre de la motivation même de l’escalade. C’est en ce sens que le pyscho-bloc se démarque du saut de falaise (ou cliff diving).
Le psicobloc gagne en importance au cours des années 1980 et 1990 jusqu’à devenir une véritable contre-culture face à l’escalade traditionnelle. Les spots se multiplient à Majorque, le phénomène s’exporte : dans le sud de l’Angleterre, le deep-water solo (ou DWS) gagne ses lettres de noblesse sur les parois du Dorset entre les mains de Nick Buckley et de Damian Cook.
L’Américain Chris Sharma offre au DWS un projecteur médiatique lorsqu’il gravit l’arche Es Pontas sur la côte sud-est de Majorque en septembre 2006 – une voie cotée 9b enchaînant jeté sur jeté, à 20 mètres au-dessus de la grande bleue.
Chris Sharma dans Es Pontas, 9b, à Majorque :
Les destinations pour le Deep Water Solo
Si Majorque reste la Mecque du deep-water solo, nombre de spots ont émergé sur la planète : en Espagne, en Grèce, en Croatie mais aussi au Vietnam, en Australie et aux Etats-Unis.
Célébrée par les routards-grimpeurs depuis plusieurs années déjà, la Thaïlande proposent des spots de psicobloc parmi les plus beaux et les plus impressionnants de la galaxie. Emergeant des eaux turquoise de la mer d’Andaman à l’extrême sud du pays, îles et îlots calcaires offrent un décor paradisiaque à l’escalade deep-water solo.
Dans la baie de Phang Nga, les îles de Koh Hong, Koh Phi Phi (vous avez vu le film La Plage ?) et Koh Yao Noi et leurs colonnes de calcaire attirent de plus en plus d’amateurs de sensations fortes.
Fermant la baie au sud-est, le cap de Ao Nang et les spots de Railay et Tonsai occupent la première marche de l’escalade tropicale, qu’elle se fasse sur falaise avec corde ou sur falaise en maillot de bain. Enfin, plus au sud sur la péninsule malaise, se trouve Koh Lao Liang : une îlot de carte postale où les falaises calcaires jouxtent les plages de sable blanc, le tout entre forêt luxuriante et eau vert émeraude…
Plus près de chez nous, les Calanques de Marseille-Cassis et surtout l’Ardèche, avec son spot internationalement connu à Vallon Pont d’Arc, sont aussi d’excellentes destinations pour se faire plaisir en pratiquant l’escalade DWS.