On parle beaucoup de ce qu’il faut manger en randonnée (apport calorique, sucres lents et rapides, volume…) mais moins de l’eau.
Vous savez intuitivement qu’il faut bien boire en randonnée et en trek. Néanmoins, compte tenu de la charge supplémentaire que représente l’eau, on a souvent tendance à négliger l’hydratation en randonnée…
En effet, il est assez fréquent (surtout lorsque l’on débute), de sous-estimer la quantité de liquide à emporter et d’accepter une légère déshydratation, surtout quand ce n’est plus l’été. On estime à tort qu’en dehors de période de canicule, ce n’est pas vraiment important.
Vous verrez dans cet article pourquoi cette erreur risque de vous gâcher de nombreuses sorties en montagne, et comment y remédier.
Hydratation en randonnée : bouteilles et pailles filtrantes pour ne pas être pris au dépourvu
L’eau permet de conserver son bien-être et son dynamisme. Se déshydrater est dangereux pour la santé, mais rend aussi vulnérable à l’hypothermie et aux coups de soleil. En outre, vous risquez aussi de perdre votre agilité mentale, de perdre votre sens de l’équilibre et de vous désorienter, ce qui peut être dangereux, voire fatal.
Un déficit en eau de 2% entraîne une diminution d’énergie de 20%.
source : Fédération Française de Randonnée.
Quelle quantité boire ?
Les besoins en eau de chacun varient en fonction du poids du corps, mais en général, mais on compte en général 1 litre par tranche de deux heures de randonnée. C’est beaucoup !
Idéalement, il faut boire avant d’avoir soif (la soif est un signe de déshydratation), et plutôt à intervalles réguliers que d’un seul coup.
N’oubliez pas que l’on ne ressent pas la déshydratation lorsque le climat est frais, cependant on transpire quand même. Buvez ! Si vous êtes soumis à l’hypotension, pensez aussi aux sels de réhydratation, qui vous tiendront en forme plus facilement que simplement de l’eau.
Pour stocker cette eau, la première idée est de transporter bouteilles et gourdes. En plastique ou en métal (nous préférons l’inox au plastique : plus écolo, plus solide en cas de chute, mais aussi parce qu’il empêche la bouteille de trop monter en température dans les pays chauds, ou si la gourde est laissée au soleil).
Mais on y regarde à deux fois compte tenu du poids, du contenant mais surtout, évidemment du contenu !
Trouver de l’eau pendant une randonnée et la rendre potable
Pour éviter de transporter des kilos d’eau, l’idée est bien sûr de profiter de sources, de fontaines et de ce que l’on croisera sur le chemin.
Boire aux lacs et au cours d’eau n’est pas extrêmement dangereux… c’est moins grave que de boire de l’eau de mer évidemment. Votre corps s’en remettra probablement bien. Mais vous devriez tout de même éviter pour une simple raison: en trek ou randonnée, ce n’est pas le bon moment pour attraper une diarrhée !
Si vous savez que vous rencontrerez des sources d’eau pure sur votre itinéraire, le problème de l’hydratation en randonnée est quasi-résolu et vous pouvez réduire la quantité d’eau à transporter : tout est affaire de préparation.
Voici trois moyens de rendre potable l’eau que vous trouverez.
La désinfection chimique
Vous pouvez utiliser des comprimés purifiants. Ils ne pèsent rien, sont faciles à utiliser. En théorie, c’est simple : vous prélevez l’eau dans une gourde, jetez un comprimé dedans et hop ! Vous reprenez votre route.
En pratique, cette méthode ne fonctionne qu’avec de l’eau claire : l’eau trouble doit être filtrée auparavant (serviette, filtre à café…).
Elle demande de respecter une certaine concentration de produit et un temps de contact suffisant avec l’eau : les bactéries et virus s’éliminent après 30 minutes, tandis que les amibes et parasites peuvent résister jusqu’à deux heures.
Impossible de boire immédiatement !
La microfiltration
Cela consiste à utiliser une paille ou une bouteille filtrante dont le tamis sera assez fin pour arrêter les micro-organismes.
Lifestraw est la plus connue car c’est elle qui filtre le plus fin (0,01 micron). Privilégiez une filtration dite « ultrafiltration » plutôt qu’une filtration céramique.
L’avantage de ces pailles et gourdes filtrantes par rapport aux comprimés de purification, c’est que vous filtrez aussi les composés volatils tels que le sable et les poussières : vous n’avez pas besoin d’une eau claire (type fontaine), vous pouvez donc boire de l’eau trouble (y compris, en théorie, dans les mares !).
L’ébullition
Enfin, reste la solution de faire bouillir l’eau. Après 5 minutes d’ébullition, les autorités de santé considèrent que les parasites, virus et agents pathogènes ont disparu. Il faut évidemment emporter le matériel pour…
=> Nous avons dédié un article entier aux différentes moyens disponibles pour purifier l’eau en pleine nature, ainsi qu’une description détaillée des divers « dangers » qui vous guettent dans les lacs, mares et rivières. Vous pouvez le retrouver ici.
Boire de l’eau non potable ou se déshydrater ?
Si vous êtes au bord de la déshydratation et sans moyen de filtrer de l’eau, privilégiez tout de même l’hydratation à la pureté de l’eau. Buvez l’eau d’un lac ou d’un ruisseau et croisez les doigts pour que votre système immunitaire fasse le reste du travail.
Mieux vaut être malade après avoir bu qu’être déshydraté. L’hydratation avant tout.