La première via ferrata a été installée en 1869 sur la crête sud-ouest du Grossglockner, 3798 mètres et point culminant des Alpes autrichiennes. C’est cependant aux alpini, les troupes de montagne italiennes, que l’on doit la multiplication des via ferrata à travers les Alpes au début du XXe siècle. Afin de faciliter le ravitaillement des avant-postes de montagne, isolés et difficilement accessibles, l’armée se mit à équiper falaises et sommets de mains-courantes et d’échelles.
Dans les Dolomites, ces « voies ferrées » furent le théâtre de violents combats au cours de la Première Guerre mondiale. Au printemps 1915, l’Italie rompt son alliance avec l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie pour rejoindre les rangs de la Triple Entente (France, Grande Bretagne et Russie), ouvrant ainsi un nouveau front le long de l’arc alpin entre la Suisse et la mer Adriatique. Comme leurs voisins allemands, britanniques et français sur le front occidental, soldats italiens et soldats autrichiens s’enterrent dans des tranchées de roche, de neige et de glace ; à 3000 mètres d’altitude. Et se servent des via ferrata pour ravitailler les avant-postes d’altitude et acheminer hommes et matériel vers les positions les plus difficiles d’accès.
Les via ferrata prouveront à nouveau leur utilité en 1940 lors de la Bataille des Alpes opposant les troupes françaises aux troupes italiennes pour le contrôle des crêtes et des sommets du massif. Elles servirent enfin de voie de ravitaillement aux maquis de la Résistance, puis durant la libération des régions alpines en 1944-1945.
Libérées de leurs obligations militaires, les via ferrata connaissent aujourd’hui un usage exclusivement sportif et, entre deux échelons, contemplatif !