Bien choisir son ski de rando est extrêmement important pour pouvoir profiter vraiment de cette activité. Et non, la taille de votre ski de rando n’est pas le seul critère. C’est effectivement le plus important, mais à lui tout seul, il ne veut rien dire.
Voici les 4 points auxquels vous devez faire attention avant de vous décider :
- La taille
- La largeur du patin
- Le poids
- La fixation
Il existe bien d’autres aspects qui peuvent influer, mais ceux-ci sont les plus importants. Ce sont ceux qui feront la différence entre des skis adaptés à vos besoins, et ceux qui ne sont pas du tout pensés pour vous.
Si ces informations sont suffisantes pour vous, vous pouvez déjà aller jeter un coup d’œil à notre sélection des meilleurs skis de rando. Mais je vous conseille quand même de prendre 5 minutes pour lire la suite de l’article avant d’aller voir ce que les fabricants ont à nous proposer.
Quelle est votre pratique ?
Avant toute chose, sachez que dire « Je veux des skis de rando », c’est un peu comme dire « Je veux un ballon de sport collectif ».
Essayez de jouer au foot avec un ballon de rugby, ou au volley avec un ballon de basket : vous verrez ce que cela signifie de ne pas avoir un matériel adapté et de ne pas pouvoir profiter de votre sport.
« Ouais, mais les autres ils disent pas ça, ils sont capables de me donner un ski de rando sans que j’aie à me poser de questions ».
Effectivement. De même que le vendeur du rayon sport co vous donnera un ballon de foot en se disant que vous n’y connaissez rien et que de toute façon vous voulez juste faire comme tout le monde… A méditer !
On distingue 3 grandes pratiques de ski de rando
La randonnée nordique
Ce terme est souvent celui qui désigne le ski de randonnée en général, mais il s’applique à une pratique spécifique (qui n’est pas forcément la plus courante aujourd’hui). On parle parfois aussi de « ski de printemps », même si en réalité cela correspond de plus en plus au « ski alpinisme » dont on parle plus bas.
Ici on part plutôt sur de longues sorties alternant descente et montée. On ne cherche pas la performance, ni en matière de dénivelé ni au niveau de la raideur des pentes, mais plutôt le plaisir en pleine nature.
C’est un peu le « ballon de foot » du ski de rando, qui permet de pratiquer toutes les facettes de ce sport, mais n’est pas toujours le plus adapté.
- Taille du ski de rando : votre taille +/ — 5 cm en fonction de votre niveau et de la largeur de patin
- Largeur du patin : aux alentours de 85-90 mm, histoire d’avoir assez de portance tout en gardant un poids raisonnable
- Le poids : mieux vaut rester sous les 2800 g, idéalement sous les 2500 g
La randonnée freeride (ou freerando, comme il se dit de plus en plus)
Le but de la randonnée freeride, c’est d’aller chercher LA pente de neige vierge où on peut se faire plaisir. Parfois, il faut aller loin et grimper dur pour la trouver, mais le but est bel et bien de se faire plaisir en descente.
On cherche donc un ski large, stable et manœuvrable sur toutes neiges, quitte à avoir plus de mal en montée.
C’est un peu le « ballon de basket » du ski de rando. On peut jouer au foot ou au rugby avec, mais on se rend vite compte qu’il n’est pas fait pour ça.
- Taille du ski de rando : entre votre taille et votre taille +10 cm
- Largeur du patin : large, pour avoir une bonne portance. Minimum 90 mm et n’ayez pas peur de dépasser les 100 mm, quitte à prendre des skis plus courts.
- Le poids : vers les 3200 g, on est pas mal
La randonnée alpinisme
Ici, on parle de ski de randonnée de compétition, dans le sens où l’on recherche la performance. Que ce soit pour grimper aussi vite que possible, où pour se lancer dans des ascensions techniques nécessitant cordes et crampons, on a besoin de skis légers et maniables.
C’est un peu le « ballon de rugby » du ski de rando. Très spécifique, il n’est pas adapté aux autres pratiques et peu même s’avérer dangereux si l’on ne sait pas ce que l’on fait.
Après être tombé plusieurs fois, il a fini la sortie à pied et n’est plus jamais remonté sur ces skis (sur mes conseils, il s’est acheté une nouvelle paire et a commencé à profiter vraiment du ski de rando).
- Taille du ski de rando : vous pouvez prendre environ 10 cm de moins que votre taille
- Largeur du patin : vers les 70-75 mm
- Le poids : on est généralement vers les 2000g, mais ça dépend de la taille
La taille du ski de rando
Comme on l’a vu un peu plus tôt, elle dépend grandement de votre pratique.
Cela peut paraître évident, mais la taille de votre ski de rando se mesure en relation avec votre propre taille. Un ski de 170 est gigantesque pour une fille de 1m50 et ridicule pour un viking – basketteur de 2m.
En général, vos skis de rando doivent avoir votre taille +/-10 cm.
Mais ce qui compte au final, c’est la portance de vos skis, c’est-à-dire la surface en contact avec la neige. Un ski plus large peut se permettre d’être un peu plus court, pour des prestations similaires (mais pas identiques !).
La largeur du patin
Comme son nom l’indique, la largeur du patin est la largeur de votre ski au niveau de la fixation.
En gros, plus votre ski est large, plus il sera lourd, mais vous portera mieux en poudreuse. À l’inverse, un ski fin est beaucoup plus léger, mais s’enfonce facilement…
Aujourd’hui, on trouve des largeurs de patin allant de 60 mm à 110 mm (il y en a même surement des plus fins et des plus larges), qui permettent à tout le monde de trouver la dimension qui lui va bien.
Le poids
Pas de secrets, plus votre ski est léger, moins vous souffrez en montée. Et sur une longue journée, 100g font la différence…
MAIS, ce n’est en aucun cas le premier point à vérifier. Choisissez d’abord en fonction de la taille de votre ski de rando et de sa largeur au patin. Ensuite, intéressez-vous au poids. Si vous hésitez entre deux modèles, prenez plutôt le plus léger.
Les fixations
On pourrait écrire un article entier sur le sujet, mais ici nous allons rester simples. Vous pouvez aussi consulter notre sélection des meilleures fixations rando de la saison.
Sur le principe, une fixation de ski de rando doit avoir au minimum 2 positions :
- une qui tient toute la chaussure pour la descente,
- une autre qui libère le talon pour la montée.
En réalité, la majorité des modèles proposent une, deux ou trois positions intermédiaires pour la montée, avec un talon relevé. C’est une option intéressante et utile, voire indispensable.
Il existe deux technologies de fixation de ski de rando :
- Les fixations Low Tech à insert : minimalistes, légères et chères, elles nécessitent des chaussures spécifiques.
- Les fixations à plaques débrayables : lourdes, rigides et plus accessibles, elles peuvent s’utiliser avec des chaussures de ski alpin (mais ce n’est pas conseillé !)
C’est clair, il n’y a pas de débat : les fixations à inserts sont de loin les meilleures pour le ski de rando et ce sont aujourd’hui les plus répandues.
MAIS, les fixations à plaques présentent l’avantage d’être plus fiables en descente et permettent d’utiliser ses skis de rando pour une journée de ski en station sans avoir à investir dans une nouvelle paire de ski + fix + chaussure (même si ce n’est pas l’idéal, loin de là).
De même, les freeriders qui se font surtout plaisir en descente peuvent préférer avoir quelques grammes de plus (de toute façon, ils ont déjà des skis qui pèsent une tonne) et un plus de confort et de sécurité à la descente…
Comme toujours, il n’existe pas de solution idéale pour tout le monde…
Le mot de la fin
Certains affirment que le ski de rando c’est le seul « vrai » ski, celui qui permet de profiter de la montagne comme il se doit.
Ce qu’ils oublient de dire, ce que pour vraiment se faire plaisir, il est nécessaire de choisir le bon matériel de ski de randonnée. Des skis non adaptés peuvent gâcher une sortie, et cela vaut le coup de prendre son temps pour choisir l’équipement qu’il vous faut.
N’hésitez pas à partager vos expériences avec nous ! Après avoir dévalé les pentes, il n’y a rien de mieux que de passer un peu de temps à discuter ski avec des amis passionnés…