Courir de nuit, par temps froid, et en ayant accumulé la fatigue est un plaisir, à condition d’être bien préparé.
Au hasard, si vous prenez le départ pour la Saintélyon avec un démarrage entre 23h et minuit selon les épreuves, alors vous pourriez apprécier les 11 points qui vont suivre. Allez, avouez-le, vous vous en voulez presque d’avoir fait ce pari stupide avec vos potes…
Oui mais maintenant, c’est trop tard ! Allez, on vous file nos tuyaux !
1. Buvez plus lorsqu’il fait froid
C’est le point le plus critique de votre trail dans le froid. Pourquoi?
Votre corps va utiliser de l’eau pour se refroidir et vous allez transpirer, jusque là rien de neuf. Mais sachez que votre corps va aussi avoir besoin de beaucoup d’eau pour réchauffer et humidifier l’air froid et sec qui va rentrer dans vos bronches.
De plus, très sournoisement, alors qu’à 35 degré votre corps vous dit qu’il a soif, vous perdez cette envie de boire lorsqu’il fait froid. Vous prenez donc double peine : vous avez besoin de plus d’eau, et vous risquez d’oublier de boire.
Essayez donc de boire l’équivalent d’un verre d’eau toutes les 15 minutes.
2. Prenez un thermos de thé ou de soupe dans votre sac
Même en plein été, courir de nuit signifie faire face à des températures basses, qui peuvent passer sous les 0°C en montagne… Boire chaud de temps en temps vous permet aussi de lutter contre le froid. Cela vous fait du bien physiquement, et mentalement, croyez-en notre expérience !
Partir avec un thermos de thé dans son sac est une bonne idée si vous ne jouez pas à fond l’optimisation du poids du sac à dos.
3. Préférez les glucides aux lipides
Certains diront que lorsqu’il fait froid, le corps consomme 10% à 15% d’énergie en plus pour maintenir le corps à température. Certes, mais sauf si vous êtes partis en short et tee-shirt vous ne devriez pas avoir (trop) froid, votre corps montant en température lorsque vous courez.
D’autres diront qu’il faut manger des lipides avant la course. Ne suivez cette légende urbaine que si vous accompagnez votre tartiflette d’une bonne bouteille de vin blanc de Savoie et qu’en fait vous n’avez pas prévu de prendre le départ de la course…
Sachez que vous gavez de lipides avant de courir de nuit est au mieux inutile, et le plus souvent contre-performant.
Privilégiez toujours les glucides, lents jusqu’à 8h avant la course, rapides pendant la course (boisson d’apport glucidique).
4. Ayez les bonnes piles pour votre frontale
Pour ceux qui n’y auraient pas pensé, une frontale est nécessaire pour courir la nuit! Ne s’agissant pas ici de vous guidez dans le choix de votre frontale sachez quand même que celle qui vous accompagne lors de vos bivouacs d’été n’est peut être pas adaptée.
Coté énergie, n’oubliez pas des piles ou des accus de rechange dans votre sac. Si vous utilisez des piles, sachez que les piles alcalines se déchargent très vite par temps froid. Celles au Lithium, certes plus chères, ne craignent pas le froid (enfin, moins…) et durent aussi plus longtemps.
Attention tout de même, certaines frontales (de moins en moins nombreuses, il est vrai) ne supportent pas la tension de ces piles au Lithium. C’est particulièrement vrai pour les anciennes frontales. Renseignez-vous bien avant en lisant la notice.
5. Couvrez vos extrémités
C’est scientifique, pour aider le corps entier à mieux lutter contre le froid il faut se couvrir la tête et les mains.
Même si vous n’aimez pas cela, c’est la garantie d’économiser un peu d’énergie, que vous pourrez utiliser pour finir la course.
6. Partez avec un système 3 couches
Il ne faut pas trop se couvrir. En croyant être mieux au chaud, vous allez vite transpirer, être mouillé et avoir froid.
Il faut donc pouvoir moduler votre tenue en optant pour le système 3 couches :
- une première couche très près du corps pour absorber et évacuer la vapeur de transpiration,
- une deuxième couche en polaire qui apporte de la chaleur,
- une troisième couche imperméable et coupe vent.
C’est un système qui a fait ses preuves depuis longtemps.
7. Pensez aux guêtres s’il neige
Rien de plus désagréable que la neige qui entre par le haut des chaussures. Surtout si ces dernières sont imperméables car l’eau ne s’échappera pas. Pensez donc à mettre des petites guêtres dans le sac si la météo annonce quelques flocons.
Il existe aussi des systèmes de chaîne-crampons à mettre sous la chaussure (comme des chaînes pour les pneus) si la couche de neige est épaisse.
=> Voir notre sélection des meilleures guêtres.
8. Gérez votre sommeil
Le départ est à minuit? N’importe quoi ! Bref, c’est trop tard, vous êtes inscrits. Malgré l’euphorie du moment et les potes qui font la fête, il faut trouver un moment pour dormir avant le départ. Même si vous ne dormez pas, obligez-vous à vous allonger dans l’après-midi et à l’approche de la course.
Sachez que lors de la course, votre corps en action ne devrait pas trop vous dire qu’il a sommeil.
Si vous prévoyez de courir de nuit plus de 10h, des petites siestes de 15 min peuvent vous aider à récupérer. Il y a normalement de quoi vous reposer sur les zones de ravitaillement. Prendre une couverture de survie pour éviter de vous refroidir.
Si vous choisissez la belle étoile, prenez également une quatrième couche dans votre sac si vous pouvez.
9. S’échauffer plus que d’habitude
Echauffez-vous bien plus longtemps que d’habitude pour courir de nuit ! Ce n’est pas seulement pour vos petits muscles !
En effet, un départ trop brusque dans le froid et c’est inflammation des bronches garantie et abandon. Commencez toujours par des étirements (au chaud si possible), puis enchainez un petit footing de 20 min puis quelques accélérations et finissez par des étirements (encore au chaud).
Votre échauffement doit se terminer 5 minutes avant le départ.
10. Evitez l’hypothermie après la course
S’il fait froid, c’est à ce moment là que le risque d’hypothermie est le plus élevé.
Attention : cela arrive même aux meilleurs !! Ne prenez pas ce conseil à la légère.
Vous êtes mouillé de sueur, vos muscles ne produisent plus de chaleur, votre corps n’a plus de fioul car vous avez tout pompé pour courir : le risque d’hypothermie est élevé. Il faut absolument se changer immédiatement en franchissant la ligne d’arrivée et mettre autant de couches qu’il faudra pour vous sentir bien au chaud.
11. Profitez, courir de nuit doit être un plaisir !
C’est pas tout ça de suivre à la lettre nos conseils. L’essentiel, ce sera de ne rien rater du ballet féérique des frontales à 3h du mat’, de savourer un bon thé bien chaud au ravito et surtout, récompense ultime, de vous faire couler un bon bain chaud le dimanche matin !
Enjoy !!
Photo de une par Nathan Anderson